Jaffa : les athlètes et des délégués de la société civile parlent de football féminin!

Le Centre Peres a accueilli cet événement un mois avant la finale de la Coupe du monde féminine de la FIFA  au menu, les financements inégalitaires par rapport aux hommes

Le centre Peres pour la paix et l’innovation a rassemblé athlètes, entraîneuses et intervenants de groupes issus de la société civile tel que les activités se concentrent au sport, jeudi soir au Jaffa. Tous venus d’Israël et d’ailleurs ont discuté : des défis que rencontrent les joueuses de football en Israël et à l’étranger.

Un certain nombre des jeunes athlètes israéliennes et américaines ont assisté à cet événement, qui avait été organisé par l’ambassade américaine en Israël et par des organisations sportives de premier plan. Au menu des intervenants impliqués dans le football féminin, et la projection du film dans l’auditorium du centre.

Dans son discours lors de l’ouverture de l’événement, la cheffe de mission adjointe au sein de l’ambassade américaine  Stephanie Hallett, a souligné : qu’elle espérait que le sport deviendra un moyen pour faire avancer l’égalité… en particulier parmi les femmes et les jeunes filles.

Malgré les personnes qui ont suivi la responsable américaine à la tribune ont noté qu’il y avait encore énormément de choses à faire avant que cet espoir puisse devenir réalité : le football féminin est largement sous financé en comparaison avec son pendant masculin et l’inégalité des salaires entrave de manière massive le développement de ce sport en Israël dans la mesure où elle entraîne d’importantes conséquences.

Nous ne sommes pas suffisamment payées donc nous devons travailler à côté, on ne peut pas se concentrer à 100 % sur le football, a déploré Rachel Steinschneider, membre de l’équipe féminine du Hapoel Jerusalem.

Dans l’incapacité de se consacrer à plein temps à sa passion, Steinschneider est ingénieure informatique chez General Motors en plus de sa carrière d’athlète.

Yasmin Awad qui a joué au football aux côtés de Steinschneider dans l’équipe féminine du Technion a confié une histoire similaire. En plus d’être entraîneuse bénévole de l’équipe féminine football de Tamra, une ville arabe du nord d’Israël, Awad est ingénieure en génie civil au sein de la compagnie israélienne d’électricité.

Il n’y a pas suffisamment d’entraîneurs qui veulent travailler bénévolement, a-t-elle regretté, faisant remarquer combien t-il était difficile de jongler entre sa carrière et son travail d’entraîneuse. « Je n’ai pas de temps pour moi, je travaille de 7 heures du matin jusqu’à 17 heures comme ingénieure puis trois ou quatre heures supplémentaires sous ma casquette de coach », a-t-elle déclare.

Fatima Azzahra Benfares, entrepreneuse sociale au Maroc, elle adressée aussi au public via Zoom depuis son domicile de Rabat, évoquant ses efforts livrés pour encourager la pratique du football chez les jeunes filles de son pays. Elle est directrice d’un programme parrainé par le gouvernement, qui cherche à permettre à un plus grand nombre de petites filles de s’adonner à ce sport.

L'objectif majeur de Benfares est d’impliquer les parents et de calmer leur anxiété. Elle a indiqué que souvent : les parents ne veulent pas que leurs filles fassent du sport parce qu’ils ne veulent pas qu’elles se trouvent en permanence au contact d’un professeur ou d’un entraîneur masculin. Elle a souligné l’importance de former des femmes qui puissent prendre les fillettes sous leurs ailes dans le cadre de son initiative.

Les filles d'aujourd’hui ne veulent pas imiter un joueur masculin quand elles veulent être prises au sérieux a-t-elle noté. Si vous demandez à une petite fille qui est son joueur préféré, elle ne parlera plus de Messi, elle pourra évoquer Alex Morgan. Elles ont dorénavant des modèles et la représentation tient un rôle déterminant.

Les sports en général, permettent de créer du lien et de placer très tôt les enfants dans une situation de dialogue, où ils peuvent rencontrer autrui, a commenté pour sa part Moran Messica-Eidelman, directrice d’Athena, un programme qui veut promouvoir le sport féminin au sein de l’État juif.

Eidelman a grandi à Beer Sheva par un foyer ouvrier. Ses parents avaient immigré depuis l’Argentine. Elle s’est souvenue qu’elle s’était impliquée très tôt dans le football et que cela lui avait permis de visiter certains secteurs d’Israël qu’elle ne connaissait pas jusque-là, comme Tel Aviv et Jérusalem.

Émanciper les femmes dans le sport, ce n’est pas seulement marquer des buts sur le terrain mais c’est aussi détruire des barrières et défier les normes sociétales, a dit Tami Hay, directrice-générale adjointe du Centre Peres pour l’éducation. Elle a remarqué la capacité des sports de construire des passerelles et à établir un langage commun, en particulier dans le contexte du conflit israélo et palestinien.

Le football féminin a gagné en importance au cours des dernières années suite à une plainte historique qui avait été déposée en 2019 par l’équipe nationale féminine américaine qui avait demandé l’égalité des salaires à la Fédération de football, qui payait mieux les hommes qui effectuer le même travail.

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Après avoir écouté les intervenants, le public a regardé « LFG », le documentaire qui avait été consacré à l’équipe féminine et à sa plainte qui été finalement rejetée. L’équipe avait conclu un accord avec l’USSF qui avait permis a mettre en place l’égalité des salaires entre hommes et femmes après trois ans plus tard.

Les représentants de l’Association israélienne de football et du ministère de la Culture et des Sports étaient également présents lors de cet événement et ils ont pris la parole devant le public réuni au Centre Peres. Le Comité olympique israélien, a sa part, avait apporté son soutien à la soirée.

J’ai le sentiment qu’il y a un changement qui en train de se faire, a dit : Steinschneider. A chaque fois que je parle à une jeune joueuse de football, je lui dis : La situation peut sembler un peu sombre maintenant, mais il y a de bonnes choses qui sont en train d’arriver.