On connaît surtout (Madame du Châtelet), compagne de Voltaire et traductrice des principes mathématiques de la philosophie naturelle de Newton. Mais derrière celle-ci, il est grand temps a découvrir Émilie du Châtelet, une philosophe autrice d’une œuvre scientifique importante.
Émilie du Châtelet, née en 1706, connue aujourd’hui pour sa traduction des principes mathématiques de la philosophie naturelle de Newton ou encore pour avoir été la maîtresse de Voltaire. Celle que la tradition appelle Madame du Châtelet, comme pour mieux occulter sa singularité et son originalité, est, en réalité, l’autrice de nombreux ouvrages, tels que les Institutions physiques publiées en 1740, un discours sur le bonheur paru en 1779, soit cinquante ans après sa mort. Un Traité sur les couleurs ou encore une Anatomie de l’oreille et une Anatomie de l’œil.
Limiter son travail à une activité de traductrice, ce n’est pas seulement méconnaître ses ouvrages, mais aussi se méprendre sur sa pratique de la traduction, laquelle ne se réduit pas à retranscrire fidèlement le discours d’un autre.
Esprit libre, Émilie du Châtelet rejette toute forme d’autorité. La vérité n’a pas de nom, fut-il celui de Newton. La vérité n’a pas non plus de genre et l’universalité de science exclut que on puisse discriminer les femmes, dans la recherche scientifique comme ailleurs.