L'ONG Human Rights Watch accuse des garde-frontières saoudiens d'avoir tué des centaines de migrants éthiopiens, depuis l'an dernier, qui tentaient de pénétrer en Arabie saoudite en passant par sa frontière avec le Yémen.
Par un rapport de 73 pages, Human Rights Watch dénonce la situation de centaines d'Éthiopiens empruntant la route de l'Est reliant la Corne d'Afrique au Golfe, en passant par le Yémen.
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L'ONG s'appuie sur des entretiens effectués avec 38 migrants ayant tenté de pénétrer en Arabie saoudite a partir de Yémen. Ils évoquent la présence des armes explosives, des tirs à bout portant de la part des gardes-frontières saoudiens qui demandent aux Éthiopiens de choisir sur quelle partie de leur corps, ils préféreraient que l'on tire. Des survivants racontent comment ils ont été emmenés par des camps de détention, frappés à coups de pierre. Un jeune homme affirme avoir été forcé de violer deux filles de 15 ans enfin de ne pas être exécuté.
Les images satellites, des vidéos et photos publiées aux réseaux sociaux : ou recueillies auprès d'autres sources, viennent étayer les témoignages des Éthiopiens. On peut y voir des personnes fuyant à travers des montagnes, certaines sont blessées. Il s'agit, d'après l'ONG, de migrants éthiopiens qui ont quitté leur pays pour des raisons économiques ou parce qu'ils se sentaient en danger.
1/6 🚨Breaking: @hrw new report finds that #SaudiArabia border guards have killed at least 100s of #Ethiopian migrants on its border with #Yemen. Using explosive weapons and shootings, these mass killings may amount to crimes against humanity: https://t.co/T7vR2PSzV4 pic.twitter.com/kIqxAjfxp3
— Nadia Hardman (@Nadia_Hardman) August 21, 2023
Des autorités saoudiennes contestent les faits rapportés par l'ONG. Des allégations contenues par le rapport de Human Rights Watch d'après lesquelles des garde-frontières saoudiens auraient tiré sur des Éthiopiens traversant la frontière entre l'Arabie saoudite et le Yémen sont infondées et ne reposent pas aux sources fiables, a déclaré à l'AFP une source gouvernementale saoudienne. Le meurtre généralisé et systématique, des migrants éthiopiens pourrait même constituer un crime contre l'humanité, estime HRW.
Des inquiétudes des Nations unies
Les États-Unis se sont alarmés lundi au rapport de l'ONG et ont appelé à l'enquête saoudienne. Nous avons fait part de nos inquiétudes concernant ces allégations au gouvernement saoudien, a précisé un porte-parole du département d'État. Nous appelons les autorités saoudiennes de conduire l'enquête approfondie et transparente et à respecter leurs obligations en vertu du droit international.
Le rapport de Human Rights Watch est : très inquiétant, a déclaré un porte-parole de l'ONU, notant malgré toutefois qu'il est difficile de confirmer ces allégations. Le rapport porte des accusations très graves. Je sais que notre bureau des droits de l'Homme est au courant de la situation et a eu des contacts mais il est très difficile pour eux de confirmer la situation au frontière, a déclaré Stéphane Dujarric, porte-parole du secrétaire général de l'ONU, soulignant que d'une manière générale, empêcher les migrations avec le canon d'un fusil ne pas tolérable.
L'ONU avait fait état de tirs à l'année dernière d'artillerie transfrontaliers et des tirs d'armes légères par des forces de sécurité saoudiennes ayant tué 430 migrants au sud de l'Arabie saoudite et le nord du Yémen pendant les quatre premiers mois de 2022.