Chaque partie de la lutte tient ainsi à annoncer, avec un tambour battant avoir réussi à recruter des soldats du camp ennemi. C’est comme un butin de guerre, un petit signe de victoire. En faisant défection, pour le compte de l’une ou de l’autre partie, le groupe de soldats apparaît toujours dans une vidéo, armes à la main autour de leur chef. L’officier lit un communiqué affirmant qu’il vient d’intégrer la partie adverse : celle qui, d'après lui, défend au mieux la patrie et préserve l’honneur de ses hommes .
Aussi, le 29 juillet, Abdel Fattah al-Burhan a rétabli dans les rangs de l’armée 33 officiers qui avaient quitté les Forces de soutien rapide (FSR) dirigées par Mohamad Hamdan Dogolo, dit Hemedti.
Au même jour, des dizaines de combattants des gardes-frontière à al Facher, au Darfour du Nord, un régiment jadis affecté aux FSR, ont également fait défection des rangs des paramilitaires pour réintégrer l’armée.
Il y a une semaine, au Darfour de l’Est, 15 officiers et 527 soldats de l’armée régulière, tous grades confondus, ont annoncé leur défection de l’armée régulière et d'aller combattre sur les rangs des Forces de soutien rapide. Ils ont été accueillis par le chef local des FSR.
Ce mouvement de défection a commencé avec le début de la guerre mais se multiplier ces dernières semaines. L’incapacité des deux parties à réaliser une avancée significative sur le terrain et leur combat acharné pour la légalité font de la défection une sorte d’arme par guerre de communication que se livrent les deux généraux.