Guerre Israël-Hamas : Au kibboutz de Nir Oz, plusieurs tué, brûlé, kidnappé

Un drame en Israël dans les Kibboutz, un chapelet de villages communautaires le long de la frontière avec Gaza. Les commandos du Hamas ont commis des carnages dans ces localités rurales. Leurs habitants ont été massacrés et même enlevés. Galit Dan Jaoui, Franco-Israélienne, vit dans le kibboutz de Kissoufim. C’est une rescapée. Sa mère, l’une de ses filles et d’autres membres de sa famille n’ont pas eu cette chance, ils dormaient dans le kibboutz voisin de Nir Oz lorsque le Hamas a lancé son offensive samedi 7 octobre. Ils ont tous été enlevés devenir otages à Gaza. Témoignage.


Galit Dan Jaoui : À Kibboutz Nir Oz, c’était l’Holocauste, ça a été un pogrom, ils ont tué, brûlé, kidnappé des gens, inimaginable. Je suis la mère de Noya, qui a treize ans, et de Tamar, qui a neuf ans. Je suis mère célibataire. Le vendredi soir, tout était bien, on mangeait ensemble un repas familial. Ma fille Noya est partie avec sa grand-mère à kibboutz Nir Oz, et à 6 heures du matin, il y a eu un bombardement, mais un bombardement comme on n’en a jamais eu. D’habitude, c’est peut-être cinq missiles, et ça s’arrête, et après ça va ailleurs, et ça revient, mais là, c’était un bombardement, une artillerie.


En plus, on a entendu des tirs, et on a compris qu’en fait, ils étaient venus. Je me suis dit : ce n’est pas possible, qu’est-ce que j’entends ? Des tirs ? Mais oui, des shotguns. Vous ne pouvez pas imaginer l’horreur, l’horreur, c’était un film d’horreur. L’armée n’était pas là, il n’y avait personne. Ça c’est mon histoire. Au même temps, il y a ma mère et ma fille, et je pense à elles, et ma fille, elle m’a laissé un message vocal, j’ai entendu ce message une fois, je ne peux pas l’entendre. Je lui ai écrit : « Noya, ça va ? » « J’ai peur, mais oui. » « Vous êtes dans la chambre forte ? Fermez la porte. Fermez la porte. » Elle me dit : « Oui ». Ça, c’est à huit heures. Dix heures. Dix heures treize, message vocal de Noya : « Il y a un grand boom, toutes les fenêtres sont cassées dans la maison de grand-mère, c’est vraiment beaucoup. » Et à midi trente, j’écris : « Noya, t’es là ? »

J'ai un message d'adresser à notre  gouvernement israélien

Je suis tellement déçue. On a été abandonnés. Le gouvernement israélien, jusqu’à maintenant, n’a rien dit, il ne vient pas, il n’y a personne qui dit quelque chose. Comment ça se fait que des milliers de terroristes ont passé la frontière et qu’ils sont venus chez nous ? C’est un nightmare, disaster [cauchemar, désastre, NDLR].

Cinq membres de notre famille enlever : ma mère, ma fille, ma nièce, mon neveu et l’ex-mari de ma sœur. Comment ils vont ? Est-ce qu’ils mangent ? Comment ils dorment ? Est-ce qu’on leur donne ce dont ils ont besoin ? Je demande au monde : S’il vous plait, aidez-nous, aidez-nous à les sauver, parce que ces gens là-bas, je ne sais pas s’ils vont leur faire du mal.