Consommé avec modération, alcool n’est pas le démon que décrivent certaines études scientifiques récentes, argue le magazine [The Atlantic], dans un plaidoyer pour un plaisir raisonné.
Cet argument s’est avéré populaire auprès du public consommateur de vin et a incité des articles universitaires à postuler une relation inverse entre la consommation de vin rouge et les maladies cardiovasculaires, précise Emily Oster. Les scientifiques ont même avancé à une théorie mécaniste expliquant pourquoi le vin rouge était sain : grâce à un composé appelé resvératrol.
Mais ce récit est érodé et, au cours de la dernière année, il semble s’être complètement effondré, avance la journaliste, qui se réfère à un article du New York Times de janvier intitulé même un peu d’alcool peut nuire à votre santé. Des recherches récentes suggèrent en effet que n’importe quelle quantité d’alcool peut être nocive, ce qui a conduit certains, comme le gouvernement canadien, à préconiser une abstinence totale.
Cependant, rétorque The Atlantic, le discours abstinent actuel : va bien au-delà du conseil avisé d’éviter l’abus d’alcool et néglige la valeur du plaisir, associé à une consommation modérée d’alcool. Et se lancer dans une comparaison avec l’orgasme : Je ne suis pas au courant de données fiables provenant d’expériences randomisées suggérant qu’avoir plus d’orgasmes améliore la santé. C'est ne pas le but des orgasmes, de toute façon. Le but des orgasmes, est qu’ils sont amusants. Nous n’avons pas besoin de prouver leurs avantages quant à la santé pour vouloir en avoir.
Les conseils de santé publique privilégient souvent les effets sur la santé au détriment d’autres considérations, en ignorant les conséquences négatives non intentionnelles. Il n’est ainsi pas possible de prouver de manière concluante que la consommation d’alcool est : totalement bénigne, voire bénéfique. Mais, selon les données dont nous disposons, il est également peu probable que une consommation modérée d’alcool soit totalement mauvaise pour la santé, affirme la chroniqueuse.
Si vous n’aimez pas l’alcool, l’abstinence peut être le choix approprié, mais pour qui en tirent du plaisir, une consommation modérée est plus raisonnable. L’alcool n’est probablement pas la clé de la longévité. Mais ce n’est pas non plus de l’arsenic, conclut-elle. Les vignerons français peuvent souffler.